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Entretien avec...


Casimir Castaldo
Pavois Agathois


Casimir Castaldo, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Mon âge : 68 ans. Marié, retraité ostréicole. Ma passion en dehors des joutes : la chasse et la pêche.

Comment êtes-vous venu aux joutes ?

J’avais huit ans. Pendant et après la guerre, on nous faisait jouter sur des chariots. Après la guerre, il y a eu des fêtes de quartier à Agde. Ça a dû se faire de partout. Et à chaque fête de quartier, on faisait un tournoi de joutes. C’était même l’ancien Champion Louis Rumeau qui organisait ça.

Qui vous a appris à jouter ?

C’est mon père qui m’a appris à jouter. Il a eu jouté dans les poids moyens. Il a été deux fois Champion de France et a gagné le Trophée. Au départ, ça a été mon père. Ensuite ce sont les anciens jouteurs agathois. Chacun voyant que je pouvait faire quelque chose me donnait des conseils qu’il me fallait retenir.

Quel est votre meilleur souvenir ?

Le trophée. Parce que je l’ai gagné à 24 ans. Et en tant que jeunes jouteurs d’Agde, c’était une gloire pour nous de gagner le Trophée. Après plus tard, ça a été la Saint-Louis. Mais ça a surtout été le Trophée.

Quel est votre plus mauvais souvenir ?

Quand on m’a fait mal en 68. Qu’on m’a mis la lance dans la bouche. C’était à Agde pour une Coupe de France.

Quels ont été les trois meilleurs jouteurs que vous ayez connus ?

J’ai connu Scopel, Louis Rumeau et Camille Vidal.

Quels sont les trois meilleurs jouteurs actuels ?

Massias, Betti. De vraiment bons jouteurs comme eux, j’en vois pas d’autres.

Et parmi les jeunes jouteurs ?

Il y Gomes, Jean-Louis, Louis-Phi qui pourrait faire mieux que ce qu’il fait s’il le prenait davantage à cœur.

Quel jouteur est passé à côté d’un beau palmarès ?

Dans les anciens, ça a été Victor Nardone, qui aurait pu faire mieux que ce qu’il a fait, en tant qu’agathois.

Quel est le jouteur le plus franc sur une tintaine ?

J’en connais pas

Et le plus râleur ?

Le plus râleur ? Non, j’en vois pas.

Quels sont les trois plus beaux tournois ?

Le Trophée, la Saint-Louis. Je ne vois que ceux-là.

Quelles sont les trois villes les plus « joutes » ?

Sète, Agde et Mèze.

Quel est le règlement qui vous agace ?

C’est la lance, la garde. Et ce que je peux dire, c’est que de mon époque, il y avait un règlement pour le pavois et que maintenant, il n’y est plus. Il faudrait le remettre. La garde, il faudrait qu’il n’y ait que deux couleurs, à mon avis. Comme ça, celui qui arrive au milieu de la lance, il est éliminé.

Qu’aimez-vous dans les joutes ?

Les belles passes. Franches et poussées comme on doit jouter et comme les anciens nous ont appris. Mais pas les joutes qui se pratiquent actuellement.

Et qu’est-ce que vous n’aimez pas ?

C’est toujours la garde. C’est ce qui me dégoûte le plus.

Comment voyez-vous l’avenir des joutes ?

Je le vois mal parce que les règlements qui se font, ce n’est plus les joutes de mon enfance.

Qu’est-ce qui différencie les joutes d’aujourd’hui de celles d’hier ?

Toujours ces règlements. Parce que les joutes d’avant, c’était la passe franche où il fallait mettre l’adversaire à l’eau, tandis que maintenant, c’est lâcher cette main. Pour moi, c’est pas des joutes.

Quel est votre souhait pour la saison à venir ?

Que tout ce passe bien et qu’il n’y ait pas d’accident.

Quel est l’événement marquant de la saison écoulée ?

J’en vois pas.

Que pensez-vous des joutes sur internet avec « joutes.com » ?

C’est bien, oui. C’est très bien même d’avoir fait ça parce que ça fait connaître un petit peu notre passion à tout le monde. Parce que quand je parle avec des gens de la Lorraine, d’Alsace ou de Charente, je leur dis que sur internet, il y a les joutes. Je leur donne l’adresse et de suite, ils regardent.

Que pensez-vous du traitement des joutes dans la presse locale ?

Je ne les lis pas. Donc je ne peux pas dire mon point de vue. Je ne lis pas la presse car je regarde les tournois et je me fais ma propre idée du tournoi qui s’est déroulé.

(entretien réalisé le 13 mai 2002)