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Entretien avec...


Rudy Cerrato
Lance Amicale Sétoise


Rudy Cerrato, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

J’ai 34 ans. Je suis pâtissier, marié, deux enfants. Ma passion en dehors des joutes ? Mon métier, on va dire.

Comment êtes-vous venu aux joutes ?

Je suis arrivé aux joutes directement en juniors. Et pourquoi, j’en sais rien, je ne me rappelle plus. Les collègues qui m’ont amené sans doute.

Comment se sont passés vos débuts dans les joutes ?

J’ai pris quelques drôles de bains. La première année, j’ai fait une finale à Balaruc contre Christophe Karam, en 85 ou 86.

Qui vous a appris à jouter ?

C’est Stéphane Abellan qui m’a appris à jouter. J’avais 23 ans. C’est pas vieux. On a appris à jouter sur les chariots inclinés que le Pavois d’Or avait inventés.

Quel est votre meilleur souvenir ?

Quand mon fils a gagné la Saint-Louis. C’était l’année dernière, en première année sur barque.

Quel est votre plus mauvais souvenir ?

Je n’ai pas de mauvais souvenir dans les joutes. On pourrait dire la finale que j’ai perdue à la Saint-Louis mais c’est pas un mauvais souvenir. C’est un mauvais souvenir sur le coup. C’est pas un souvenir, donc. Sur le coup, c’est pas bien mais avec le temps, tu apprécies. Tu as fait une finale de Saint-louis. C’est bien, donc c’est pas un mauvais souvenir. Un mauvais souvenir dans les joutes, j’en ai pas.

Quels ont été les trois meilleurs jouteurs que vous ayez connus ?

On va enlever les deux meilleurs, Claude et Bernard. Tout le monde les cite ceux-là. Robert Bancilhon, Hubert Montels et Paulou Di Stéfano.

Quels sont les trois meilleurs jouteurs actuels ?

Aurélien, Claude, Bernard, Mickaël Arnau le deviendra. Et un agathois au milieu, Mur ou Montels. Et Gomes aussi.

Quel jouteur est passé à côté d’un beau palmarès ?

Roger Pugliano parce qu’il n’a pas gagné la Saint-Louis.

Quel est le jouteur le plus franc sur une tintaine ?

Il n’y en a pas. Les jouteurs francs, ça n’existe pas. Moi, je ris lorsque j’entend ça. Des jouteurs francs aux joutes, il n’y en a pas. Il n’y en a pas un.

Et le plus râleur ?

Ça par contre, il en manque pas. (rires) Moi !

Quels sont les trois plus beaux tournois ?

La Saint-Louis, la Lance Amicale parce que c’est le mien, Agde et le Molinier-Sil en quatrième.

Quelles sont les trois villes les plus « joutes » ?

Sète, Mèze et Frontignan. Et depuis pas longtemps Agde. Plus qu’avant, vu qu’ils ont un peu plus de résultats qu’avant. Mais Sète, Mèze, Frontignan, c’est le tour du Bassin de Thau.

Quel est le règlement qui vous agace ?

Le règlement, tout simplement.

Quel règlement supprimeriez-vous ou rajouteriez-vous ?

Remettre celui qui autorisait de rattraper le pavois par la corde.

Qu’aimez-vous dans les joutes ?

Tout. Le défilé, le matin, l’apéro, le repas, tout. Jusqu’au tournoi, la remise des prix et la fête le soir. J’aime tout.

Et qu’est-ce que vous n’aimez pas ?

Les anciens jouteurs qui disent que les joutes étaient plus belles avant. Ça m’énerve. Et aussi à l’école de joutes, les parents qui ne sont jamais montés sur une barque et qui te disent comment faire jury.

Comment voyez-vous l’avenir des joutes ?

Grand. On va être dépassé par les évènements. Il va y avoir de plus de jouteurs dans les sociétés que ce que l’on pourra en mettre dans les tournois. Il va bientôt falloir faire des tournois parallèles pour faire jouter tout le monde. Avant, on avait des soucis pour savoir comment on allait faire un tournoi avec quarante jouteurs par barque, maintenant on va se demander comment on va faire pour organiser deux tournois avec quarante jouteurs par barque. D’ailleurs, on le voit : en légers, ils sont cinquante. Et il en manque. Il y a encore dix, quinze remplaçants qui se marquent. Ce qui te fait à peu près soixante-cinq jouteurs par barque si tu les mettais tous. Ça fait des tournois qui finissent à huit heures du soir. Et les rameurs, ils crient.

Qu’est-ce qui différencie les joutes d’aujourd’hui de celles d’hier ?

C’est presque devenu un sport, les joutes maintenant. J’ai dit presque, parce que on boit trop pour que ce soit un sport.

Quel est votre souhait pour la saison à venir ?

J’aimerai gagner un tournoi. Et à en gagner un, je préfèrerai gagner la Saint-Louis quand même.

Quel est l’événement marquant de la saison écoulée ?

Enfin, il y a un sétois qui a gagné le championnat. Parce que depuis le temps qu’on l’attendait, il y a Aurélien qui a réussit à le gagner.

Que pensez-vous des joutes sur internet avec « joutes.com » ?

C’est impeccable. On va dire que je suis abonné. Je lis les résultats. Des fois, je m’en vais avant la fin du tournoi, je vais sur joutes.com pour savoir ce qui s’est passé. On sait tout dessus. Tout ce qui se rapporte aux joutes du week-end. Même l’hiver. Quoique l’hiver, ça parle un peu trop de rugby à mon goût sur le forum. Mais je suis plus footballeur que rugbyman.

Que pensez-vous du traitement des joutes dans la presse locale ?

C’est la question piège, ça ? Dans la presse locale, on va dire que Colicchio, il change rien, ça va. C’est toujours pareil, on a les résumés, il nous les fait bien. Olivier, il commence à s’y mettre. Ila mis un peu de temps. Je crains que Midi Libre l’enlève pour en mettre un autre. Quand les gens de Midi Libre ils sont prêts, ils les enlèvent pour en mettre d’autres. Ils y comprennent rien.

Que pensez-vous du film documentaire « joutes » diffusé dernièrement ?

Je ne peux pas en penser du mal, il n’y a presque que moi dessus. Il paraît que je vais avoir un César, je l’ai vu sur le forum.

(entretien réalisé le 13 mai 2002)