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Entretien avec...


Olivier Soula
Jeune Lance Sétoise


Olivier Soula, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Olivier Soula. 31 ans. Ma profession : ostréiculteur. Marié, un enfant. En dehors des joutes, je fais du rugby.

Comment êtes-vous venu aux joutes ?

Je suis venu aux joutes à l’âge de sept ans, en 1978, à l’Ecole de Joutes de la Marine. Et depuis j’ai pas arrêté. J’ai commencé l’année précédente sur chariots. 1978 sur les barques. En 1979, j’ai gagné la première Saint-Louis sur les barques.

Qui vous a appris à jouter ?

Il y avait Robert Bancilhon et Babar (Joseph Liguori) qui s’occupaient de l’école de joutes. Mais c’est venu de tout le monde de l’école de joutes. On n’apprend pas spécialement à jouter. Quand on est petit, on apprend à se placer et jouter ça vient tout seul après.

Quel est votre meilleur souvenir ?

La Saint-Louis 98.

Quel est votre plus mauvais souvenir ?

Il y aurait peut-être celle de 92. Ça a été un mauvais souvenir mais aussi une joie car c’était la première année que je faisais la Saint-Louis en lourds. J’étais content d’arriver en finale mais le plus mauvais, c’était de la perdre. Sinon, de mauvais souvenir dans les joutes, j’en ai pas.

Quels ont été les trois meilleurs jouteurs que vous ayez connus ?

Il y a Claude Massias qui a marqué les dernières années. Parmi ceux que j’ai connu, il y avait Paulou Di Stéfano, qui était un bon jouteur. Et ensuite, Robert Bancilhon.

Et parmi les jeunes jouteurs ?

Mickaël Arnau qui monte pas mal. Son frère, Benjamin, qui sera bon. Il y a le jeune Sony Ragioneri. Il y a Aurélien, mais ça fait quelques années qu’il y est déjà.

Quel jouteur est passé à côté d’un beau palmarès ?

Roger Pugliano qui n’a jamais gagné de Saint-Louis.

Quel est le jouteur le plus franc sur une tintaine ?

Il n’y en a pas beaucoup. Des jouteurs francs… tout le monde est plus ou moins tricheur à l’heure actuelle. Je te mentirai de te dire un jouteur franc.

Et le plus râleur ?

Le plus râleur ? Jacques Noguet.

Quels sont les trois plus beaux tournois ?

La Saint-Louis. La Jeune Lance, parce que c’est ma société. Après, je mettrais le Trophée du Languedoc, que je n’ai pas gagné, et le Pavois d’Or.

Quelles sont les trois villes les plus « joutes » ?

Sète, Frontignan et Mèze.

Quel est le règlement qui vous agace ?

Aucun.

Quel règlement supprimeriez-vous ou rajouteriez-vous ?

Il suffit d’appliquer celui qui est en cours.

Qu’aimez-vous dans les joutes ?

C’est l’amitié, l’avant tournoi, le folklore, la fête entre amis, que tu aies gagné ou que tu aies perdu. De fêter la victoire avec un ami. Enfin, c’est tout ça. Ce n’est pas que la compétition. Il y a tout un folklore. On a appris, étant jeunes, à jouter, à rester une bande d’amis. C’est l’amitié dans les joutes qu’il ne faut pas perdre et qui se perd de plus en plus. Il y a des gens extérieurs aux joutes, qui se mêlent aux joutes et qui apportent une mauvaise ambiance aux joutes. Alors que les jouteurs entre eux sont plutôt bons collègues, des gens qui ne joutent pas se régalent de foutre la merde entre tel et tel jouteurs. Je trouve que c’est ça qui n’est pas bien dans les joutes. Mais enfin, les joutes c’est joli et ce qu’il faut en garder, c’est le folklore.

Comment voyez-vous l’avenir des joutes ?

Je pense que ça va continuer tout en restant dans la tradition et le folklore, bien que ça devienne de plus en plus sportif.

Qu’est-ce qui différencie les joutes d’aujourd’hui de celles d’hier ?

C’est de plus en plus physique. Les jouteurs actuels font beaucoup de sport et sont préparés autrement qu’avant. Avant, tu sortais du bar et t’allais jouter. Maintenant tu te prépares à jouter, c’est pas pareil. Quand j’étais plus jeune, je faisais la bringue, je joutais, c’était autre chose. C’était peut-être pas plus mal. Maintenant si tu vas faire la bringue, tu montes et tu es de bain de suite. Avant c’était beaucoup plus le vice. Il y a trente, quarante ans de cela, le matériel n’était pas le même. Tu avais des type de 60 kg qui gagnaient des tournois. Maintenant, il y en a beaucoup moins – à part Christophe Bancilhon. C’est plus une épreuve de force qu’avant.

Quel est votre souhait pour la saison à venir ?

Essayer de faire aussi bien que la saison passée. Et essayer de prendre une Saint-Louis.

Quel est l’événement marquant de la saison écoulée ?

Le doublé Championnat de Ligue – Championnat de France. Parce que ça faisait quelques années que je passais à côté. Et cette année, j’avais vraiment envie de le gagner. Je suis content d’y être arrivé.

Que pensez-vous des joutes sur internet avec « joutes.com » ?

C’est bien, ça informe tous ceux qui ne peuvent pas venir suivre les tournois. Les gens extérieurs à la ville qui aiment les joutes et qui ne peuvent pas être là. C’est un bon point d’information.

Que pensez-vous du traitement des joutes dans la presse locale ?

Je ne veux pas débourronner mais il y a un bon journal et un qui dit beaucoup de conneries, qui se régale de foutre le bordel.

(entretien réalisé le 29 novembre 2002)